Philippe Moënne-Loccoz CD Limites plage 3

3 -Limites Extrêmes (1998),
pour flûte (Michel Lavignole),clarinette (Jean-Louis Bergerard),violon (Josiane Brachet),violoncelle

(Benjamin Carat) et bande magnétique,Ensemble les Temps Modernes (Lyon), durée = 14mn 30 sec.

« Tout au long de la réalisation de cette pièce, je pensais aux peuples et aux individus opprimés pour de basses raisons de différence de nationalité,
de couleur, de religion,de territoire...En tant que citoyen du monde,je le vis comme une chose inacceptable. En tant
que musicien, je tente de jouer le jeu de la différence des langages.

Le chaos est présent sans cesse,la relation entre instruments et sonorités inventées est

tendue, le discours est rompu, interrompu, chaque entité évolue d ’elle-même vers un

néant programmé. La catastrophe est annoncée, et cependant tout semble pouvoir fonctionner,

en apparence.“ Fontaine, je ne boirais pas de ton eau...”, la bêtise et l ’intransigeance

pourraient l’emporter, les extrêmes vont se rencontrer. L’intelligence,“ l’intelligibilité ” font

défaut, les limites sont atteintes et les extrêmes pavoisent.

Les Limites Extrêmes vont-elles l ’emporter sur la vie,sur le collectif ?»

Pièce construite sur l ’idée du chaos :

-il n ’y avait pas d’a priori autre que de lancer des dés et d ’effectuer ensuite, face au résultat,

des choix de type “ j’aime -je n’aime pas ”

-la forme est généralement définie par les événements sonores eux-mêmes

-les parties instrumentales sont écrites grâce au même principe, seules les limites (la tessiture =

les attracteurs) étant définies.

J’ai réécrit ensuite chaque partie en fonction de la juxtaposition de la bande électroacoustique,

elle même retravaillée en simultané.

Les matériaux de départ sont des instruments échantillonnés transformés en événements

sonores par un brassage réalisé grâce à un générateur de données aléatoires. Ces événe-

ments sont de véritables entités virtuelles auxquelles je tente de redonner vie soit par l ’inter-

médiaire des instruments (donc de l ’écriture musicale classique) soit avec une bande préparée.

La pièce évolue sous forme de discours parallèles entre les instruments et les sons élec-

troniques qui se retrouvent parfois pour se repousser ensuite.

Assistant prise de son : Patrick Rutgé.

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